INTERVIEW de MONA JARNO 2017: “Voyages: entre plaisir et travail à travers l'Art".

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De Copete - Gestión Cultural. PRODUCCIÓN Y POST-PRODUCCIÓN DE ARTES VISUALES
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Mona Jarno est une jeune et prolifique artiste mosaïste, qui après s’être perfectionnée dans son pays natal, en France, s’est dédiée à parcourir différents pays d’Amérique Latine, entre autres, laissant son empreinte artistique, transmettant et approfondissant ses connaissances au travers de différentes expériences plastiques.

-Quand tu as choisi le chemin de l’art, comment t'es-tu orienté vers la mosaïque ? et en quoi consiste la formation en France ?

Depuis que je suis toute petite, j’aime fabriquer, construire, créer… Coordonner main et esprit ! Je ne pense pas avoir choisi le chemin de l’art, ça a toujours fait parti de ma vie, comme une manière de m’exprimer avec laquelle je me sens à l’aise. La rencontre avec la mosaïque n’a pas été planifiée, devenir mosaïste non plus, les portes se sont ouvertes dans cette direction, j’ai saisi les opportunités quand elles se sont présentées. Ce qui m’a convaincu et m’a paru intéressant dans cette formation (Diplôme des Métiers d’Arts, spécialités mosaïque et fresque) est l’apprentissage autant théorique que pratique et technique. La moitié du temps est dédiée à la pratique en atelier et à la découverte des outils, des matériaux et des différentes méthodes de travail. Mais c'est une formation courte de deux ans, et c'est pour cela qu’en entrant dans la vie active il est important de continuer à écouter des professionnels, de pratiquer, de se former et d'acquérir de l’expérience.

-Le voyage paraît être une constante dans ta vie, quel espace occupe l’art en général et la mosaïque en particulier dans ces voyages ? As-tu reçu quelque influence technique, stylistique ou conceptuel dans ton travail au fur et à mesure de tes diverses destinations ?

Les voyages sont toujours source d’influence et d’inspiration, les rencontres, les paysages, les cultures… Chaque découverte permet de s’enrichir et a un impact dans mes activités artistiques même si c’est inconscient parfois. L’art, les créations font pleinement partie de ma vie comme les voyages. En ce qui concerne la mosaïque j’ai pu continuer à pratiquer en Argentine et au Chili où j’ai rencontré des gens qui se dédiaient à cet art aussi. Je me suis sentie très bien reçue, on a pu échanger nos techniques et partager différentes visions de notre travail.

-En plus de la ligne esthétique qui te caractérise, travailles-tu actuellement avec une idée en particulier ? As-tu un projet artistique en tête ?
Mon travail consiste à intervenir à l’intérieur comme à l’extérieur en m’adaptant au lieu, en utilisant la technique de la mosaïque ou de la peinture. J’ai des thèmes récurrents, d’autres temporaires qui évoluent en fonction de l’actualité et en accord avec ce que je ressens. En ce moment le thème de l’exode est en train d’apparaître dans mon travail.

-Au cours de tes voyages, quelles sont les expériences professionnelles qui ont eu le plus de significations pour toi ? Et pourquoi ?
J’ai plusieurs beaux souvenirs… Peut-être La Danse  de Matisse que j’ai réalisé en mosaïque et installé dans la rue quand j’ai participé pour la première fois à la rencontre de Muralistes et Graffeurs de Cordoba, organisée par la famille du Pomelo Hostel. La Danse, une ronde de personnes nues, pour moi c’est une représentation qui traite de l’union au-delà des différences, c’est ce que j’ai ressenti durant cette rencontre. Tout le monde peut s’identifier.
À Santiago au Chili j’ai participé à la réalisation du projet Les 4 Reines du Chili  en élaborant une mosaïque de grandes dimensions à la sortie du métro Parque O’Higgins. Ce travail d’équipe a été très intéressant au niveau technique, et surtout au niveau des mesures importantes de l’œuvre.

-Trouves-tu une ligne esthétique qui caractérise, unifie ou différencie la mosaïque dans les différents lieux que tu as connus ? Et par rapport aux méthodes de travail ?

Des différents lieux que j’ai parcourus en Europe et en Amérique Latine il y a des différences au niveau des matériaux et des méthodes de travail.
Au niveau des méthodes de travail : indirecte et inversée sur papier est celle qui s’utilise le plus en France, le Zellige est propre au Maroc, et la méthode indirecte sur filet et directe sur bois sont communes en Argentine et Chili.
Par rapport  aux matériaux : la pâte de verre, les émaux, le grès cérame et les pierres s’utilisent beaucoup en Europe. Alors qu'en Amérique du Sud, ils utilisent surtout les carreaux de carrelage et les émaux. Tout dépend de ce qui peut se trouver dans chaque zone/pays. Par contre, les outils sont communs dans tous ces pays !
Au niveau esthétique, on peut remarquer ainsi des différences entre les pays au niveau des matériaux et des méthodes utilisés mais aussi dans les thèmes traités qui varient selon les cultures et l'Histoire propre à chaque pays.

-En ce qui concerne la vie active, Comment se positionne la mosaïque dans ton pays d'origine, et dans les pays que tu as visité ?

En France les formations des Métiers d’Arts sont bien valorisées avec la transmission de techniques parfois très anciennes. Les avantages des métiers d’artisanat sont principalement la qualité et la garantie d’obtenir des pièces uniques, des espaces personnalisés avec l’utilisation de matériaux nobles comme le métal, le bois, le verre, etc.
Différents événements liés aux métiers des arts et artisanat sont organisés ponctuellement. Mais travailler en tant qu’indépendant n’est jamais facile, il faut avoir de l'expérience, se rénover, avoir une pratique régulière, savoir aussi diffuser son travail, chercher de nouveaux projets et personnes qui  confient en vous, s’adapter à de nouveaux matériaux et techniques, ne pas compter son temps et travailler avec beaucoup de dévouement.
Dans les pays que j'ai visités,  des débouchés professionnels sont possibles. J’ai rencontré des gens qui vivent de leur art, mosaïstes, muralistes avec qui je suis toujours en contact… Je pense que pour renforcer ça  il serait bon qu’il y est plus de propositions de formations, de spécialisations dans le secteur des métiers d’arts, pour que chacun puisse choisir son chemin et valoriser ainsi l’artisanat et que l’artiste/artisan obtienne plus de crédibilité et de possibilités de travail.
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Fait à Córdoba, Argentine.
Par la Redaction De Copete 2017.
www.decopete.com.ar
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